Ils ne sont plus que 39 % à les
trouver "inacceptables" en 2005, soit 5 points de moins qu'en 2004 et 9 de
moins qu'en 1997. Ils préfèrent à 43 % les qualifier "d'excessives", alors
qu'ils étaient 37 % à le faire l'an passé. La hausse s'élève à 6 points en un
an.
De même, on observe, depuis 2002,
une baisse régulière du nombre de Français qui pensent que le FN et son
président "représentent un danger pour la démocratie en France" : 66 % en
2005, contre 70 % il y a trois ans.
Parallèlement à cette banalisation,
le sondage montre un réel enracinement des thèmes du Front national. Près d'une
personne sur quatre (24 %) se dit en effet "tout à fait d'accord" ou "assez
d'accord" avec "les idées défendues par Jean-Marie Le Pen".
Un chiffre identique à celui de
2004, mais en progression de 2 points par rapport à 2003. Ce qui laisse une marge
d'action au président du FN, qui a recueilli 16,9 % des suffrages au premier
tour de l'élection présidentielle de 2002 et 17,79 % au second.
Quand on les interroge sur les
thèmes développés par Jean-Marie Le Pen, les sondés hiérarchisent toujours de
la même façon leurs préférences. "La défense des valeurs traditionnelles"
arrive ainsi toujours en première position (33 % d'avis favorables), "la
sécurité et la justice" en deuxième (26 %).
Cependant, on note, par rapport à
2003, une diminution d'un et de deux points dans l'adhésion à ces deux sujets,
tandis que d'autres ( "immigrés", "critiques contre la classe politique" et "impôts") progressent d'un point.
Les avis positifs concernant la
position du FN sur "la construction de l'Europe" font un bond significatif en
passant de 13 % à 19 % en deux ans.
Deux thèmes ont été introduits dans
le sondage mené cette année : "la situation dans les banlieues" et "les
critiques contre le gouvernement et la majorité". Ainsi, 25 % des Français
approuvent le discours du FN sur le premier, 14 % sur le second.
Le thème de la préférence nationale
semble un peu moins faire recette. Si 22 % des personnes interrogées
considèrent toujours que l'on "doit donner la priorité à un Français sur un
immigré en situation régulière" pour les prestations sociales et 19 % en
matière d'emploi, on relève une diminution de 4 et 6 points par rapport à 2003.
Dès que l'on ne mentionne plus le
nom de M. Le Pen ou celui du Front national, certaines réticences tombent. Les
Français se montrent beaucoup plus nombreux à approuver des affirmations qui
relèvent du fonds de commerce de l'extrême droite. Ils sont ainsi 63 % à dire
"qu'il y a trop d'immigrés en France" (+ 4 points par rapport à 2003), 48 %
pensent "qu'on ne se sent plus vraiment chez soi en France" (+ 4 points) et
45 % que "l'Europe est une menace pour l'identité de la France" (+ 10
points).
Christiane Chombeau
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